Traditions guerrières au Nagaland
La tribu naga des Konyaks est une des dernières communautés de chasseurs de têtes. Située dans le nord-est de l’Inde, elle fait partie des 20 tribus peuplant la région. Les Konyaks sont parmi les plus féroces. Couper la tête de ses ennemis est une tradition, un rituel qui donne le pouvoir et l’âme de la victime à celui qui a tué. Les villages des Konyaks se situent généralement au sommet de collines pour prévenir d’éventuelles attaques. À retenir alors qu’il ne faut pas faire le malin avec les membres de cette tribu.
Le Nagaland est une terre découverte par les Européens et christianisée au XIXème siècle, intégrée à l’Union indienne au XXème siècle. Les missionnaires chrétiens et colons britanniques ont convainc ou forcé les Konyaks à se convertir au Christianisme. La tribu a résisté pendant longtemps, mais a fini par céder, marquant la fin de la tradition de couper des têtes. Ou presque, puisque ces rituels continuent d’exister de temps à autre, sans se faire prendre par les autorités indiennes.
La grande tradition et rite de passage à l’âge adulte résident dans le rituel du coupage de tête. Les crânes sont ensuite suspendus à l’arbre sacré à l’entrée du village pour les protéger et garantir la fertilité de la terre et des hommes. Visages tatoués, lobes percés de cornes de bélier et ornements, les chasseurs de têtes Konyaks semblent vivre deux siècles en arrière. Chaque semaine, ils fabriquent fusils, pistolets automatiques avec chargeur et machettes pour partir à la chasse ou à la pêche à la dynamite.
Pendant leurs parties de chasse, les hommes rapportent des crânes d’animaux qu’ils affichent à l’intérieur et à l’extérieur de leur cahute, révélant le statut social de son propriétaire. Plus le crâne est grand, plus le statut est haut. Le roi, « hang », est naturellement le plus haut placé. Il porte des perles bleu clair autour des mollets comme signe de grandeur. Selon la taille du village, le roi a entre 3 et 6 sous-rois qui sont en charge d’affaires différentes.
Les tatouages ont une forte signification dans la tribu Konyak. Le tatouage facial indique le passage à l’âge adulte après avoir coupé la tête de son ennemi. Une fille qui porte un tatouage dans le creux du genou signifie qu’elle est mariée et le tatouage sur la poitrine reflète un haut privilège social, ne pouvant être porté que par les meilleurs guerriers les plus courageux. Lors de soirées au coin du feu, les Konyaks boivent de l’alcool et fument de l’opium pour se détendre après une journée de chasse.
La tribu Konyak organise des festivals folkloriques où les hommes arborent leurs tenues de combat et les femmes revêtissent leurs habits traditionnels, colorés et richement ornés. À cette occasion, les hommes jouent à des jeux de lancers de pierres et défilent avec leurs plus beaux chapeaux de guerriers, fabriqués à partir de cornes de cochon, de plumes de calao et de poils d’ours ou de chèvre.
Ces traditions et coutumes sont malheureusement en passe de disparaître. D’ici une dizaine d’années, les chasseurs de têtes n’existeront plus dans la tribu Konyak. La nouvelle génération ne pense qu’à l’argent et aux films hollywoodiens. Ils ne veulent pas travailler dans les champs et préfèrent les jeans et les smartphones. Les villages sont désertés et seuls les plus de 80 ans sont encore là pour témoigner.
La culture, un Paris d’enfants