Paris, cette biodiver-cité

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© Chris Morin - Il était une fois ... Demain

La faune et la flore parisiennes

Si bio­di­ver­si­té rime avec équi­libre, alors Paris tente de peser dans la balance. Politique de végé­ta­li­sa­tion, pré­ser­va­tion des conti­nui­tés éco­lo­giques, pié­to­ni­sa­tion du coeur de la capi­tale, autant de stra­té­gies qui va dans une logique de récon­ci­lia­tion entre l’urbain et le vivant. 

Avec 637 espèces de plantes et 1 300 espèces ani­males obser­vées ces der­nières années, Paris est loin du désert végé­tal. Pour main­te­nir la sur­vie de ces acteurs de la bio­di­ver­si­té, la capi­tale pré­serve les habi­tats et cor­ri­dors éco­lo­giques (Petite Ceinture, canaux, Seine, …) en appli­ca­tion du Schéma régio­nal de cohé­rence éco­lo­gique en Île-de-France de décembre 2013. Toitures et façades végé­ta­li­sées, espaces verts et ruches de Paris favo­risent le déve­lop­pe­ment de cette bio­di­ver­si­té. On compte envi­ron 500 espaces verts dis­per­sés dans les 20 arron­dis­se­ments de la ville, entre squares de quar­tier, grands bois, jar­dins et parcs. 

 

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Répartition des espaces verts pari­siens — Chiffres de mai 2008 © Mairie de Paris

Définie par la ville de Paris comme “le tis­su vivant de la pla­nète”, la bio­di­ver­si­té se tra­duit par la “varié­té des êtres vivants (…) et de toutes les rela­tions qu’ils tissent entre eux et avec leurs milieux”. Elle par­ti­cipe notam­ment à amé­lio­rer “le cadre de vie et la san­té des cita­dins et contri­bue à la réduc­tion des îlots de cha­leur et de la pol­lu­tion”. Certaines espèces sont par­fois réduites et quelques unes en déclin. La Ville Lumière tente alors de mieux com­prendre ces enjeux pour trou­ver des solu­tions adap­tées dans l’optique du nou­veau Plan Biodiversité de Paris (2016–2020).

 

Récemment, des cher­cheurs ont recen­sé près de 7 000 espèces de microor­ga­nismes dans l’eau des cani­veaux pari­siens. Cette bio­di­ver­si­té, pro­ve­nant de micro-algues, de cham­pi­gnons, d’éponges et même de mol­lusques, seraient une pure créa­tion de l’Homme. Après ana­lyse, les cher­cheurs ont décou­vert que la majo­ri­té des espèces cata­lo­guées est natu­rel­le­ment absente des sources d’eau non potable et donc le pro­duit d’activités humaines. Une trou­vaille qui tend à prou­ver que ces espèces pour­raient par­ti­ci­per à la dépol­lu­tion des eaux et ain­si fonc­tion­ner comme sta­tion d’épuration.

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Mais à Paris, il n’y a pas que les microor­ga­nismes qui se la jouent sol­dats de la bio­di­ver­si­té. Les abeilles, cheffes de file des insectes pol­li­ni­sa­teurs, ont éga­le­ment un rôle à tenir au sein de l’agriculture et par­ti­cipent à l’équilibre natu­rel de la capi­tale. Elles nous donnent le miel et trans­portent les petits grains de pol­len pour fécon­der les plantes. La poli­tique de végé­ta­li­sa­tion de la Mairie de Paris séduit alors les joyeuses buti­neuses qui trouvent alors des fleurs à qui se frot­ter. En un jour et dans un péri­mètre de 3km autour de la ruche, une abeille recueille le pol­len de quelque 700 fleurs. À Paris, il y a près de 700 ruches, cha­cune habi­tée en moyenne par 80 000 abeilles. Si on fait le cal­cul, il en faut de la végé­ta­tion si on veut évi­ter les embouteillages …