Randonnée dans la région des lac du Néouvielle
Un kilomètre à pied ça use les souliers, et pourtant plus de 18 millions de Français pratiquent la randonnée. Chaque année, les marcheurs affluent dans les Pyrénées pour admirer ses mille beautés. Entre lacs, pins, crêtes herbées et ciel azur, les paysages offrent une palette de couleurs vives.
Direction la vallée d’Aure, dans le village pittoresque de Saint-Lary-Soulan, connu pour ses eaux thermales en été et ses pistes enneigées en hiver. Au début du mois d’août, les touristes se bousculent dans les petites rues de la station. Si certains viennent profiter de l’air pur de la montagne, d’autres sont présents pour une raison bien plus sportive : la randonnée. Ce pays que glaciers et torrents ont creusé dans les puissants massifs est riche en découvertes. À quelque mille mètres de dénivelé, plusieurs lacs s’étagent entre les montagnes de la Réserve du Néouvielle.
Même si le point de départ du circuit est officiellement donné au pied du lac d’Orédon, il existe tout de même un chemin pédestre depuis Saint-Lary-Soulan. Le téléphérique hisse les randonneurs les plus courageux vers la petite station du Pla d’Adet. Le trekking peut alors vraiment commencer. Une fois les chalets et voitures laissés derrière, il n’y a plus que la nature et nos pieds pour nous guider.
Pour les moins expérimentés, si ce n’est même pour les novices, s’orienter grâce au soleil ou les yeux rivés sur sa boussole peut rapidement devenir tâche délicate. Ce qu’il y a de merveilleux avec les stations de ski, c’est qu’en hiver ou en été il y a toujours un plan des pistes. Alors on commence l’échauffement en douceur sur la piste bleue « Balcon de cabane », avant d’attaquer la piste rouge « Rhodos ».
Mais le plus dur reste à venir. De parcours balisé, la route se transforme en un chemin inventé sur le dos du Col de Portet. La montée est ardue mais l’avenir est plein de promesses. De l’autre côté du versant se trouve l’Eldorado, la terre promise, la raison pour laquelle nous acceptons aveuglément cet effort épuisant. Après une longue descente sur le sentier, les yeux s’écarquillent devant la beauté du paysage qui nous fouette en plein visage. D’ici, le lac de l’Oule ressemble encore à une grande flaque d’eau bleu foncé entourée de millier de pins à crochets.
Une centaine d’années plus tôt, la vue était nettement dissemblable. L’Oule ne faisait référence qu’à un petit plateau de pâturages traversé par quelques laquettes. Entre 1914 et 1922, un barrage fut construit pour la compagnie des Chemins de Fer du Midi, transformant cette plaine en un lac artificiel. Aujourd’hui, il sert encore à produire de l’énergie pour alimenter le réseau électrique de la SNCF. Tout près du barrage, plus ou moins à l’abri du vent, se trouve un refuge accueillant les marcheurs et où l’on peut planter sa tente face au pic de Bugatet.
L’aurore pointe le bout de son nez et les badauds plient bagage. Direction la Réserve naturelle du Néouvielle où lacs, pins, pics et cols se côtoient en harmonie. En grimpant jusqu’au sommet du Col d’Estoudou, il n’est pas rare de croiser deux ou trois chèvres en liberté. Lorsque la montagne redevient enfin plate, l’envie de s’écrouler par terre est chassée par le splendide spectacle qui s’offre à nous. Personne à l’horizon. Il n’y a que le silence pour nous bercer. Quelques monts entourent le Lac d’Orédon comme pour l’enlacer.
Une fois arriver en bas, les jambes fatiguées et les pieds gonflés, un refuge avec une grande terrasse au soleil se poste à l’embouchure du lac. Tapas et boissons fraiches attirent plus d’un randonneur. La zone de bivouac se trouve cette fois-ci sur la plage du lac, juste à côté d’une petite maisonnée qui vend son fromage de chèvre. Un professeur de Physiologie intégrative à l’Université du Colorado, Kenneth P. Wright, a mené en 2013 une étude sur les bienfaits du camping. Le fait de s’exposer à des lumières naturelles, plutôt qu’électriques, permet à l’individu de réguler son horloge interne. Dormir à la belle étoile, respirer l’air frais de la montagne et faire du sport régulièrement, c’est le package trekking qui rebooste pour un été en pleine forme.
La culture, un Paris d’enfants