Notre avenir sur le petit écran
L’innovation fascine. Ses dérives inquiètent. Les séries Westworld et Black Mirror l’ont compris. En jouant sur nos angoisses, elles imaginent un monde où le progrès technologique change le rapport entre les hommes. Révolution ou aliénation ? Attention, musique intrigante.
Nouveaux scénarios catastrophes en 2016 ! Black Mirror et Westworld nous alertent sur les risques des innovations technologiques. Produites respectivement par Netflix et HBO, les deux séries ont largement été saluées par les critiques. Le Westworld des scénaristes J.J Abrams, Jonathan Nolan et Lisa Joy naît d’une adaptation du film Mondwest de 1973. Dans un parc d’attractions du far west, vivent des robots aux aspects humains. Bienvenu à Westworld, une destination Delos. Un monde de cowboys et d’indiens où des clients fortunés viennent donner cours à leurs pulsions. « As‑tu jamais remis en question la réalité qui t’entoure ? » demande Ford, créateur du parc. Le risque ? Que ces androïdes aient une conscience. L’imaginaire se mêle au réel. Qui est humain, qui est humanoïde ? Black Mirror conçoit un avenir moins Sci-fi, perturbé par des innovations technologiques.
Virtuel, mon amour
« Je ne suis pas inquiet à propos des technologies en soi, mais plutôt de notre incapacité à contrôler ces super pouvoirs » se confiait le réalisateur Charlie Brooker sur BBC NewsNight. Sous un angle sombre et satirique, la série envisage un futur proche voire immédiat. Les écrans noirs oppressent et contrôlent les humains à leur insu. Les épisodes, indépendants les uns des autres, renvoient aux conséquences inattendues des nouvelles technologies et de leur impact sur la nature humaine. Le scénariste dépeint une société hyperconnectée dont les travers semblent crédibles. Une jeune femme en quête de popularité tombe dans la dépendance au like. Une vieille dame sur le point de mourir préfère débuter une nouvelle vie dans un monde virtuel. Ces dérives ne sont pas encore toutes contemporaines, certaines se rapprochent de la réalité.
Bug dans le système
Le genre dystopique revient à la mode. Ces séries sont les dignes héritières de récits tels que 1984 de George Orwell ou encore Farhenheit 451 de Ray Bradbury. L’autodafé symbolise la censure. Big Brother incarne la surveillance de masse. Pour critiquer ou faire réagir, les dystopies grossissent les défauts de notre société. Mais lorsque celles-ci se réalisent, la relève du héro peine à trouver candidat. Certains prennent les armes, comme le lanceur d’alerte Edward Snowden. Ses révélations sur la surveillance de masse de la NSA en 2013 se confrontaient à une réalité brutale. Pourrons-nous faire confiance aux intelligences artificielles tel un scénario de Westworld ? Serons-nous enchaînés à nos écrans à la manière de Black Mirror ? Suspense.
La culture, un Paris d’enfants