Le Bitcoin s’affranchit petit à petit de ses limites digitales
À Vienne, il est désormais possible d’échanger de l’argent liquide contre des bitcoins dans une banque spéciale. Cette cryptomonnaie ultra dynamique bénéficiait déjà d’une vingtaine de distributeurs ouverts en Autriche ces 3 dernières années. Aujourd’hui, la start-up Bit Trust, qui détient et gère la banque, souhaite rendre cette monnaie numérique plus accessible. Très populaire, elle permet d’avoir un certain niveau de confidentialité en ne divulguant aucune donnée privée, contrairement aux cartes de crédit.
Le Bitcoin est une monnaie électronique apparue en 2009, inventée par le mystérieux Satoshi Nakamoto. Personne ne sait qui il est et certains pensent que c’est un pseudonyme derrière lequel se cache un groupe de programmeurs et de hackers. La particularité du Bitcoin réside dans son caractère décentralisé, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’autorité centrale et donc pas de manipulation de marché et pas de banque centrale qui imprimerait de la monnaie sans prévenir. Cette monnaie permet alors de s’affranchir du contrôle d’une tierce partie, comme les banques.
Le cours de change du Bitcoin est très volatile et donc les investissements sont extrêmement spéculatifs. Au mois de février 2017, le Bitcoin a atteint un peu plus de 1000 euros pour la première fois en 3 ans. La valeur totale des bitcoins en circulation avoisine les 15 milliards d’euros avec environ 250 000 transactions par jour. Mais cette cryptomonnaie est limitée puisqu’il n’existe que 21 millions de bitcoins, divisibles jusqu’à 8 décimales maximum.
Le réseau Bitcoin ressemble à des utilisateurs reliés entre eux, sans intermédiaire. Alors que notre réseau actuel correspond à des utilisateurs connectés à des banques, elles-mêmes connectées à une banque centrale. En plus de cela, les utilisateurs passent par des sociétés de paiement, comme visa ou mastercard, qui représentent un intermédiaire supplémentaire entre le client, le commerçant et leur banque respective. Le réseau Bitcoin est libre et fonctionne grâce à un système appelé la « blockchain », qui est un historique de toutes les transactions, de tous les utilisateurs, enregistrées sur le réseau.
La blockchain est publique, mais ses données sont cryptées. Toutes les transactions sont visibles, mais l’identité des utilisateurs est masquée. Seul le protocole Bitcoin est capable de savoir exactement qui possède quoi. Et encore. Uniquement lorsqu’il a une demande de transaction. Par exemple A veut envoyer 10 bitcoins à B. Pour cela, A va devoir fournir au protocole une clé d’identification connue de lui seul. Grâce à cette clé, le protocole va pouvoir décrypter la blockchain et retrouver les transactions de A pour déduire le solde de son compte et ainsi vérifier qu’il possède bien les 10 bitcoins qu’il veut dépenser.
Quand on parle de monnaie électronique où tout se passe sur les réseaux, on imagine que les risques de hacking sont plus importants. Mais en presque 8 ans d’existence, le protocole Bitcoin n’a jamais pu être piraté. Les chances de succès sont très minces et les gains potentiels très faibles par rapport aux dépenses que nécessiteraient une attaque. Dans la blockchain, tous les blocks sont liés entre eux. Donc si un hacker modifie un block au milieu de la chaîne, cela veut dire qu’il invaliderait les blocks qui se trouvent au dessus. Le pirate devra alors reconstruire toute la blockchain à partir de son point d’attaque, alors même que la vraie blockchain continue de se construire. Falsifier un ancien block semble alors être une course perdue d’avance.
La culture, un Paris d’enfants