Quand le bien rencontre le mal, c’est une explosion de couleurs vives
Perchée à 3700 m d’altitude sur l’Altiplano bolivien, Oruro accueille chaque année plus de 300 000 personnes pour 4 jours de spectacle pittoresque. Le Carnaval d’Oruro aura lieu du 24 au 27 février cette année où défileront les costumes les plus colorés et les plus déjantés. Inscrit au Patrimoine oral et immatériel de l’Unesco depuis 2008, le carnaval est connu pour son mélange de croyances religieuses précolombiennes et chrétiennes.
Les Boliviens ont leur propre personnification du bien et du mal. Pachamama, déesse de la Terre, et Tio Supay, maître de la Montagne aux traits diaboliques, sont les deux figures emblématiques du Carnaval. Tout deux vénérés, les Boliviens ont une vision du bien et du mal différente de celle des cultures européennes. Cette relation particulière est illustrée par une vingtaine de danses. La plus symbolique s’appelle la Diablada, incarnant la lutte du bien contre le mal, chargée en significations religieuses et culturelles.
Quelque 10 000 musiciens et 28 000 danseurs, traditionnellement vêtus de costumes colorés, défilent sur un parcours de près de 4 km pendant environ 20 heures. Divisés en troupes, ils déploient une énergie festive en dansant pour mettre en valeur leurs habits folkloriques. Les masques, caretas, sont confectionnés avec de la paille, des feuilles de diverses plantes, de bois, de toile, de papier mâché et depuis peu, de la fibre de verre. Les couleurs sont éclatantes et les formes abracadabrantesques. Mi terrifiants, mi époustouflants, les costumes ornés de détails minutieux incarnent une force positive.
La culture, un Paris d’enfants