L’ivresse des données a remplacé la fièvre du pétrole
Elles rapportent beaucoup d’argent et à beaucoup de monde. Si les données sont le nouveau pétrole, alors nous sommes les nouveaux puits de pétroles. Mais ces données nous appartiennent-elles réellement ? Qu’en est-il de nos droits numériques ?
Pour que Google, Facebook et compagnies accèdent à nos données personnelles, nos activités sur Internet sont suivies et analysées en permanence. Par exemple, lorsqu’on achète des billets d’avion en ligne et qu’on poste des photos de nos vacances sur Facebook, la connexion entre ces paquets de données crée un profil numérique. C’est grâce à ce système que Facebook et consorts gagnent de l’argent. Les données sont collectées en permanence, parfois sans même qu’on s’en aperçoive. C’est un peu comme si une caméra était braquée sur toi, à enregistrer tes faits et gestes en ligne. Il est alors important de lire en détail les conditions générales pour savoir ce qu’il advient de ces informations. Mais qui se lance dans la lecture fastidieuse en petits caractères de ces CGU ? Elles sont rarement compréhensibles et il est de toute manière impossible de les refuser. Alors on clique sur « j’accepte ». En retour, nous avons accès à des services comme Google, Facebook et compagnies gratuitement.
Notre profil numérique pourrait être la version digitale de notre personne. Certaines choses pourraient cependant s’avérer gênantes ou même fausses. Internet fonctionne presque comme une cour de récréation où les rumeurs se répandent comme une trainée de poudre. La seule différence est que sur le Web, nos données peuvent être enregistrées pour toujours et même utilisées sans notre autorisation. Le droit à l’oubli est important mais il faut également garantir que les informations d’intérêt public particulier ne puissent pas être effacées.
Bientôt nos données ne seront plus limitées qu’à nos recherches et posts sur internet. Les objets connectés, tels qu’une télévision ou un réfrigérateur, pourront envoyer des informations sur ce que nous regardons, ce que nous mangeons, pour avoir une idée plus précise de notre profil numérique. Ces données intéressent beaucoup les services secrets, notamment pour lutter contre le terrorisme. Mais qu’en est-il des services de renseignements étrangers ? Ceux-là sont soumis à des mécanismes de contrôle très différents. Depuis les révélations d’Edward Snowden, tout le monde sait que la NSA a accès à toutes les données des usagers des grands réseaux sociaux, et peut en quelque sorte surveiller la Terre entière. Internet est un espace de liberté où les droits des internautes sont encore flous mais pour lesquels chacun d’entre nous doit se battre.
La culture, un Paris d’enfants