Le soleil brillera sur l’Empire Céleste
En 2014, une loi sur la protection de l’environnement prévoit des sanctions criminelles pour les pollueurs, pouvant aller de 3 à 7 ans de prison. C’est une amorce qui va dans le sens d’un bond « vert ». Chaque jour, 4 000 chinois meurent des conséquences de cette catastrophe écologique. 450 villages, des familles entières, sont décimés à cause d’épidémies de cancers dus aux déversements de produits toxiques par les usines situées à proximité. Fin 2015, la Chine a compris qu’elle faisait face à un tournant exceptionnel sur lequel elle ne pouvait plus fermer les yeux. En signant l’accord mondial sur le climat à Paris (COP21), elle s’engage à contenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 2°C. Une masse à faire pour le géant asiatique qui tire environ 70% de son électricité du charbon.
Dans cette lignée, la Chine a décidé, en janvier 2017, d’annuler la construction de 103 centrales à charbon dans plusieurs régions du pays. Pour Lauri Myllyvirta, membre de Greenpeace, le changement progressif de politique de la Chine est encourageant : « Même si elle a encore un long chemin à parcourir, l’aspect à retenir, c’est que la Chine a beaucoup progressé au cours de ces dernières années. » En effet, le plus grand émetteur de gaz à effet de serre tente de renverser la tendance grâce à plusieurs projets écolo-friendly. Pour lutter contre la désertification qui sévit au cœur du pays, la Chine a lancé en 2015 son projet de reforestation « La grande muraille verte ». Des volontaires, pelle à la main, aident à replanter des arbres. Une forêt repousse l’avancée du désert de Tengger en Mongolie intérieure tandis qu’une forêt de peupliers reverdit le nord de la région.
À Shanghai, dans le deuxième plus gros site pétrochimique de Chine, l’herbe verte est fraiche, les canards et les papillons vivent en harmonie avec d’immenses usines modernes. Monsieur Quan Qué, manager du parc, s’est fixé comme objectif de ne plus rejeter du tout de polluant dans l’air ou dans l’eau. À Pékin, 67 000 taxis seront remplacés peu à peu par des véhicules électriques. Les autorités aideront les opérateurs de taxis à s’équiper grâce à des aides financières pouvant aller jusqu’à 7 800 euros. Le Premier ministre chinois a assuré que son gouvernement renforcerait en 2017 les normes écologiques et les ferait appliquer de façon plus stricte. « Nous fermerons sans hésitation, selon la loi, les entreprises non conformes » aux normes d’émission, a affirmé Li Keqiang.
Les bonnes résolutions se multiplient en Chine, mais de mauvaises habitudes restent. En mars 2017, la construction d’une station météo sur l’atoll de Scarborough, situé à 230 km des côtes philippines, a été révélée. Une avancée politique symbolique pour Pékin, mais aussi la crainte de nouveaux désastres environnement dans un des écosystèmes les plus riches du monde. Certains se sont alors donné comme mission de critiquer. L’artiste chinois, Cai Guo Qiang conte des histoires d’animaux qui ressemblent à des hommes. Derrière chacun de ses récits, il y a des allégories sur notre société et nos comportements. Ses créations à la poudre à canon sont vues comme des allusions à l’explosion nucléaire ; une mise en garde écologique dans une forme soft et poétique.
La culture, un Paris d’enfants