Le cinéma pop et décalé
En début d’année 2017, Wes Anderson avait annoncé son prochain film d’animation intitulé Isle of Dogs. On y retrouve ses habitués, tels que Bill Murray, Tilda Swinton ou encore Edward Norton, mais aussi de nouveaux venus comme Scarlett Johansson et même Yoko Ono. L’occasion de revenir sur les films si singuliers de ce réalisateur américain à la signature distinguée.
Comment reconnaître un film de Wes Anderson ? Dans son premier long métrage, Rocket Bottle, on retrouve les prémices des plans aériens ; une technique et un style qu’il réutilisera souvent. Par exemple, lorsqu’Owen Wilson vole les boucles d’oreilles, l’image se fixe sur ses mains ouvertes empochant les jolis diamants. Ce tic visuel revient dans chacun de ses films, comme la lecture d’une missive pour rendre le contexte plus lumineux. Ce qui qualifie la cinématographie de Wes Anderson, c’est bien évidemment la symétrie, des séquences où le sujet est centré pour une impression plus forte.
Wes Anderson a ses chouchous. Il a débuté sa carrière avec son copain de fac, Owen Wilson, avec qui il a notamment écrit son premier film Rocket Bottle, mais aussi Rushmore et La famille Tenenbaum. En ce qui concerne le acteurs, il s’entoure très fréquemment de Jason Schwartzman, Bill Murray, Luke Wilson, Anjelica Huston, Tilda Swinton ou encore de Edward Norton.
Entre nouveau look et explosion de couleurs, Wes Anderson prend plaisir à donner un style vestimentaire bien particulier et coloré à ses personnages. Le décor en soi est une mosaïque de teintes primaires amplifiant l’ambiance décalée et irréelle de certaines scènes. Dans Grand Budapest Hotel, le violet est utilisé pour les costumes et le rouge pour l’ambiance afin de rendre une découpe parfaite. L’uniforme de Steve Zissou dans La vie aquatique reprend le bonnet rouge du commandant Cousteau et les trois frères À bord du Darjeeling Limited s’accessoirisent d’un collier de fleurs hawaïennes.
Le ralenti est un des petits pêchers mignons de Wes Anderson. Présent dans plusieurs de ses films, il offre une respiration musicale au public et l’isolation d’un personnage pour se concentrer sur lui seul. Dans Rushmore, Jason Schwartzman arrive sur scène en slow motion pour saluer son public. On peut en compter bien d’autres encore comme le mariage de Sam et Suzy dans Moonrise Kingdom, ou les retrouvailles de Margot et Richie Tenenbaum. Alejandro Prullansky a compilé sur Vimeo quatre minutes de ces moments poétiques.
Tous ses films s’accompagnent alors de musiques aux sonorités originales, romantiques et parfois nostalgiques. D’abord en collaboration avec Mark Mothersbaugh — ancien du groupe Devo — les bandes originales sont aujourd’hui orchestrées par le compositeur Alexandre Desplat. Mais elles renferment encore quelques pépites. Des Ramones au Kinks en passant par le tube Making Time des Creation qui souffle sur Rushmore, l’habillage sonore de ses films est toujours réussi. Surtout quand il s’agit de reprendre les tubes de David Bowie en portugais dans La vie aquatique, ou de faire danser sur des paroles françaises, notamment sur Françoise Hardy ou quelques mots de Peter Sarsedt.
Icône pop des années 2000, Wes Anderson a un style qui le distingue des autres cinéastes. Ses films portent sur des thèmes touchants et profonds, parfois simplement aventuriers et colorés, où le jeu d’acteur ne manque pas de sérieux. Les personnages imaginés par Wes Anderson exhibent une personnalité décalée, souvent silencieuse où chaque mot a une signification importante, et surtout libérée, à la recherche de couleurs vives.
La culture, un Paris d’enfants