Y’a pas le feu au lac

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© Manon Ricou

Randonnée dans la région des lac du Néouvielle

Un kilo­mètre à pied ça use les sou­liers, et pour­tant plus de 18 mil­lions de Français pra­tiquent la ran­don­née. Chaque année, les mar­cheurs affluent dans les Pyrénées pour admi­rer ses mille beau­tés. Entre lacs, pins, crêtes her­bées et ciel azur, les pay­sages offrent une palette de cou­leurs vives.

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© Manon Ricou

Direction la val­lée d’Aure, dans le vil­lage pit­to­resque de Saint-Lary-Soulan, connu pour ses eaux ther­males en été et ses pistes ennei­gées en hiver. Au début du mois d’août, les tou­ristes se bous­culent dans les petites rues de la sta­tion. Si cer­tains viennent pro­fi­ter de l’air pur de la mon­tagne, d’autres sont pré­sents pour une rai­son bien plus spor­tive : la ran­don­née. Ce pays que gla­ciers et tor­rents ont creu­sé dans les puis­sants mas­sifs est riche en décou­vertes. À quelque mille mètres de déni­ve­lé, plu­sieurs lacs s’étagent entre les mon­tagnes de la Réserve du Néouvielle.

Même si le point de départ du cir­cuit est offi­ciel­le­ment don­né au pied du lac d’Orédon, il existe tout de même un che­min pédestre depuis Saint-Lary-Soulan. Le télé­phé­rique hisse les ran­don­neurs les plus cou­ra­geux vers la petite sta­tion du Pla d’Adet. Le trek­king peut alors vrai­ment com­men­cer. Une fois les cha­lets et voi­tures lais­sés der­rière, il n’y a plus que la nature et nos pieds pour nous guider.

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© Manon Ricou

Pour les moins expé­ri­men­tés, si ce n’est même pour les novices, s’orienter grâce au soleil ou les yeux rivés sur sa bous­sole peut rapi­de­ment deve­nir tâche déli­cate. Ce qu’il y a de mer­veilleux avec les sta­tions de ski, c’est qu’en hiver ou en été il y a tou­jours un plan des pistes. Alors on com­mence l’échauffement en dou­ceur sur la piste bleue « Balcon de cabane », avant d’attaquer la piste rouge « Rhodos ».

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Mais le plus dur reste à venir. De par­cours bali­sé, la route se trans­forme en un che­min inven­té sur le dos du Col de Portet. La mon­tée est ardue mais l’avenir est plein de pro­messes. De l’autre côté du ver­sant se trouve l’Eldorado, la terre pro­mise, la rai­son pour laquelle nous accep­tons aveu­glé­ment cet effort épui­sant. Après une longue des­cente sur le sen­tier, les yeux s’écarquillent devant la beau­té du pay­sage qui nous fouette en plein visage. D’ici, le lac de l’Oule res­semble encore à une grande flaque d’eau bleu fon­cé entou­rée de mil­lier de pins à crochets.

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Une cen­taine d’années plus tôt, la vue était net­te­ment dis­sem­blable. L’Oule ne fai­sait réfé­rence qu’à un petit pla­teau de pâtu­rages tra­ver­sé par quelques laquettes. Entre 1914 et 1922, un bar­rage fut construit pour la com­pa­gnie des Chemins de Fer du Midi, trans­for­mant cette plaine en un lac arti­fi­ciel. Aujourd’hui, il sert encore à pro­duire de l’énergie pour ali­men­ter le réseau élec­trique de la SNCF. Tout près du bar­rage, plus ou moins à l’abri du vent, se trouve un refuge accueillant les mar­cheurs et où l’on peut plan­ter sa tente face au pic de Bugatet.

L’aurore pointe le bout de son nez et les badauds plient bagage. Direction la Réserve natu­relle du Néouvielle où lacs, pins, pics et cols se côtoient en har­mo­nie. En grim­pant jusqu’au som­met du Col d’Estoudou, il n’est pas rare de croi­ser deux ou trois chèvres en liber­té. Lorsque la mon­tagne rede­vient enfin plate, l’envie de s’écrouler par terre est chas­sée par le splen­dide spec­tacle qui s’offre à nous. Personne à l’horizon. Il n’y a que le silence pour nous ber­cer. Quelques monts entourent le Lac d’Orédon comme pour l’enlacer.

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© Manon Ricou

Une fois arri­ver en bas, les jambes fati­guées et les pieds gon­flés, un refuge avec une grande ter­rasse au soleil se poste à l’embouchure du lac. Tapas et bois­sons fraiches attirent plus d’un ran­don­neur. La zone de bivouac se trouve cette fois-ci sur la plage du lac, juste à côté d’une petite mai­son­née qui vend son fro­mage de chèvre. Un pro­fes­seur de Physiologie inté­gra­tive à l’Université du Colorado, Kenneth P. Wright, a mené en 2013 une étude sur les bien­faits du cam­ping. Le fait de s’exposer à des lumières natu­relles, plu­tôt qu’électriques, per­met à l’individu de régu­ler son hor­loge interne. Dormir à la belle étoile, res­pi­rer l’air frais de la mon­tagne et faire du sport régu­liè­re­ment, c’est le package trek­king qui rebooste pour un été en pleine forme.

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© Manon Ricou
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